L'ARTISANAT à Nosy-Komba


La sculpture est l’art de tailler le bois, la pierre ou toute matière dure, avec des outils spécifiques, en vue d’obtenir des formes et des volumes artistiquement réussis ! À Madagascar, les sculptures varient d’une région à une autre, et sont réalisées sur des supports variés : noyaux de mangues, arbres endémiques, cornes de zébus, racines de mangroves, graines de plages, pirogues recyclées et bien d’autres.

Une fois finies, les œuvres prennent différentes formes : statuettes, masques africains, meubles, lampadaires, tableaux, monuments funéraires, objets décoratifs ou encore jouets (voitures miniatures, etc.) ! Le pays comptant pas moins de 22 régions, découvrez ci-après les sculptures du Nord, du Sud et des Hautes Terres Centrales !


Nosy Komba, de son vrai nom Ambariovato - l’île bordée de rochers -, est une île volcanique du nord-ouest de Madagascar. Les villages côtiers qui la comportent ont leurs spécialités propres : Anketsabe pour ses plantations de cacao, de vanille et de café ; Antamotamo pour la construction de pirogues traditionnelles malgaches ; et Ampangorina pour ses sculptures, ses nappes ajourées et ses peintures sur toile.

En dehors de ses espèces endémiques (reptiles, araignées, lémuriens), l’île attire par ses dauphins, ses tortues, ses eaux claires et sa végétation luxuriante.

Les artisans n’y manquent pas non plus, et certains sculpteurs ont même réussi à sortir du lot et à se faire connaître au-delà des frontières malgaches.

Parmi eux figure Stevio Rabeloharison, sculpteur sur bois natif de l’île aux Lémuriens - autre nom de Nosy Komba - et connu pour ses œuvres qui ornent les hôtels les plus prestigieux de Madagascar !


Les Zafimaniry vivent dans le sud-est des Hautes Terres de Madagascar, à environ 30 km d’Ambositra, au sein du célèbre village artisanal de l’Île-Rouge. Établi dans la région depuis 3 siècles, ce peuple affiche un savoir-faire jalousement gardé, transmis de génération en génération, et sculpte les bois endémiques du pays : bois de rose, palissandre et ébène.

Des objets du quotidien (chaises, tables, tabourets, coffres, plateaux, boîte à bijoux), des jeux de société, des figurines, des tableaux en marqueterie de bois et des surfaces en bois (portes, fenêtres, murs, poteaux, poutres) sont ainsi savamment mis en valeur, grâce à des motifs géométriques inédits et complexes.

Les matières utilisées, elles, dépendent du type de construction (maison, tombeau, grenier) à réaliser !


Les Malgaches accordent une grande importance au culte des ancêtres, puisque de l’au-delà, les défunts veillent sur leur famille et intercèdent en leur faveur auprès du Dieu Zanahary ! Les morts sont de ce fait honorés de plusieurs manières : sacrifice de zébus avant l’enterrement, tombeaux aménagés et décorés selon des rituels précis, exhumation chez les tribus du centre et de l’Ouest, bain des reliques et bien d’autres !

Les Aloalo, ces sculptures en bois qui ornent les tombes Mahafaly – et qui signifient tristesse et mort dans le dialecte local - représentent la classe sociale du défunt, ainsi que l’importance de sa fortune. Réalisé avec un bois particulier - le Nendoravy, qui sert également à la conception du cercueil -

l’Aloalo est sculpté par une personne extérieure à la famille (un fournisseur généralement), avant d’être peint avec une graisse de zébu. La conception de la sculpture proprement dite se fait loin du village - elle ne doit aucunement la traverser - et son dépôt sur le tombeau se fait sans les femmes et les enfants !

Les Aloalo peuvent également être surmontés de cornes de zébus, pour afficher la prospérité du défunt, et corollairement, lui faire honneur ! Il convient d’ajouter pour finir que les dépenses liées à la commande d’Aloalo sont à la charge des filles de la personne décédée !


Très nombreuses boutiques d'artisanat local.
On y trouve les fameux rideaux " Résélé " (déformation du "point de Richelieu") en toile de coton naturel ("gora" ou "soga") ajourée par des broderies faites à la main par les femmes du village, mais aussi des nappes finement brodées de petits motifs colorés, des sculptures sur bois, des produits naturels de l'île : rhum, vanille, épices et certains articles artisanaux venus de la grande terre.

Les boutiquiers ne sont pas toujours là, il faut les appeler !
Ils connaissent l'euro et le dollar mieux que dans le reste de Madagascar.